J 11 – 11 mai  Idyllwild puis Mile 186,6

Curieusement, la nuit dernière, j’ai eu du mal à trouver le sommeil. Comme si mon corps s’était habitué au confort spartiate des nuits sous la tente et ne savait plus apprécier le luxe d’un vrai lit. En fait, la périostite me fait encore souffrir, dès que je suis en mode repos. Il faudra encore 15 jours pour que ça s’arrange. Avec regret je renoncerai à faire le détour par le sommet du Mont Jacinto et suivrai « simplement » le PCT.

Comme je dois rendre la chambre à 11 heures, je traîne un peu et étudie le parcours des jours à venir. Il va y avoir encore un peu de neige (avec le fameux passage de Fuller Ridge) puis je retrouverai progressivement le désert. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra partir avec 4 à 5 jours de vivres car le tronçon qui mène jusqu’à Big Bear Lake passe loin des zones habitées.

Mon hôtel

Le principal objectif de cette (presque) journée de repos est de me ravitailler. C’est l’occasion de « visiter » un peu Idyllwild. Une station de montagne « bobo et chic » qui présente un certain charme. Il y règne une ambiance outdoor et décontractée. Les maisons (en bois) sont jolies et discrètes Il y a surtout de nombreux commerces et restaurants.

Je passe chez le outfitter régler mon problème de matelas et acheter des guêtres (qui protègent du sable et de la poussière). En sortant de l’établissement je tombe sur Rosi. Joie des retrouvailles, écourtée quand je lui annonce que j’ai décidé de reprendre le chemin dans l’après-midi. Elle restera une nuit de plus en ville pour soulager ses douleurs aux pieds. Idem pour Mavis (que je rencontre au supermarché), « la machine est fatiguée » me dit-il, « seuls Psycho et toi, repartez cet après-midi ». Mais nous nous promettons de nous revoir tous dans quelques jours à Big Bear Lake, si toutefois ils ne nous rattrapent pas avant (avec ma cadence d’estropié).

Avec Rosi
« Psycho » prêt à repartir

Côté réapprovisionnement, je crois que j’ai pris trop de nourriture. L’ensemble alourdit considérablement le sac. Pour une idée de ce que mange un thru-hiker (qui voyage sans réchaud): purée, semoule, cheddar, fromage fondu, viande séchée, thon, avocats, tortillas, salami, fruits secs et barres énergétiques.

Réassort au Supermarché

Fin de matinée, pour Psycho et moi c’est « time to chill ». Nous prenons le temps de goûter la bière locale, d’avaler une pizza et une énorme glace. Puis c’est reparti pour une montée d’enfer. Depuis la station, la remontée vers Saddler Junction va nous prendre trois heures. J’ai beaucoup de mal, en pleine digestion, à supporter un sac lesté de 4 à 5 jours de nourriture. Nous finissons par rejoindre le tracé du PCT, le suivre sur quelques miles – le temps d’essuyer un orage de grêle – avant de bivouaquer à quelques encablures de Fuller Ridge. L’idée est d’aborder ce passage enneigé délicat et dangereux (sur 1,5 miles) aux premières heures de la journée, car la neige est plus compacte et gelée. Il est donc plus facile d’y progresser sans équipement particulier.

En remontant vers le PCT
On retrouve la neige
Qu’on aborde délicatement

Nous trouvons un espace de bivouac idéalement situé entre deux névés et entamons sans scrupule notre réserve de nourriture (quelques grammes en moins à porter) en profitant d’un beau coucher de soleil.

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