J 14 – 14 mai Mile 246,5

Que c’est agréable de se réveiller près d’une rivière après une nuit incroyablement douce. Pas de rosée, la tente est vite pliée.

Ma « maison » de 600 grammes
Rising sun

La journée s’annonce difficile avec la remontée de la Mission creek sur 14 miles.
J’ai plutôt subi cette montée sur un chemin parsemé de cailloux qui passe son temps à aller d’une rive à l’autre. Traverser la rivière fait appel à la vigilance: choisir un tronc en travers du courant, sauter sur les rochers ou, tout simplement, marcher dans l’eau peu profonde.

Un bras de rivière

Attention à nos amis les crotales ! J’ai évité de peu de mettre le pied sur l’un d’eux en embuscade sous une pierre.

L’avez vous vu ? Regardez bien.
Parfois le chemin s’écarte de la rivière

De temps en temps, le  chemin prend de la hauteur pour contourner des gorges, reprenant presque un air bucolique; puis il replonge vers la rivière. Avec la chaleur qui persiste, il donne peu de répit.
L’objectif principal est de faire une longue pause au mile 140, là où le chemin quitte la rivière. En effet, à partir de ce point, le PCT entre dans une section de 16,5 miles sans aucun point d’eau.
J’arrive au mile 240, dans un décor alpin, particulièrement éprouvé par la montée. Il est 16 h et j’ai une faim de loup. Autant en profiter avant de se charger en eau. J’avale 4 tortillas (thon, cheddar, jambon), une purée au fromage et deux barres énergétiques. Puis je bois au moins 2 litres d’eau. Psycho fait de même.
A 17 heures, je me leste de cinq litres d’eau et c’est parti pour 6 miles sur cette section du PCT que nous ferons en deux temps. Étonnamment, merci les calories, je me sens bien plus en forme. Le paysage est redevenu montagneux, la lumière du soir lui donne des tons ocre. J’avance vite, malgré la charge, sur un sentier agréable et nettement moins rocailleux. En surplomb, certains passages seraient presque vertigineux. Vers 19 heures, j’arrive sur un espace ouvert (Coon Creek) près d’une cabane forestière et de tables de pique-nique. L’endroit, magnifié par le coucher de soleil, est idéal pour planter la tente et y passer la nuit. Il y a déjà quatre autres hikers américains, passablement éméchés, en train de préparer du feu.
Je fais le minimum syndical en terme de conversation car je ne rêve que d’une chose: aller me glisser dans le duvet. Et oui, il m’arrive même d’écouter mon corps. En France, je ne m’endors jamais avant minuit. Ici je tombe de sommeil au coucher du soleil. Le minuit du hiker c’est 21 heures.

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