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J 17 – 17 mai Bench camp (Mile 294,7)

Ce matin, comme nous ne repartons sur le trail qu’à 9 heures, je profite du retour du soleil pour me promener au bord du lac. J’y croise quelques pêcheurs, des promeneurs de chiens, des mamies s’essayant au footing et … une famille d’ours.

Je reviens par l’artère principale pour voir si le Big5 (outfitter) est ouvert afin d’acheter un filtre à eau plus grand ( et plus rapide) que mon mini sawyer. Hélas je trouve porte close, malgré une voiture « vintage » garée devant.

Le retour sur le PCT, après mon premier « zero » me donne un énorme coup de boost. Aujourd’hui, j’ai décidé de marcher en solo, c’est 25 miles ou rien. Nous convenons avec Psycho de nous retrouver à Cajon Pass ou à Wrightwood (j’y ferai un « nero » Near zero), dans 3 ou 4 jours.

Le chemin contourne à distance Big Bear Lake pendant près de 12 miles. Offrant ainsi une vue agréable et continue sur le lac et les montagnes enneigées à l’arrière-plan.

Puis, comme il est malheureusement fréquent en Californie, il bascule sur un versant ravagé par un incendie, offrant un paysage de désolation. Les « wildfire » sont de plus en plus courants en Californie. Ils ont toujours existé certes, mais ce phénomène s’amplifie avec le réchauffement climatique, l’assèchement des zones humides et le manque d’eau. Chaque année, des centaines de milliers d’hectares sont brûlés; le PCT en traverse une grande partie et les hikers sont témoins de l’ampleur des dégâts.

After a wildfire

Progressivement, le chemin perd de l’altitude. Il fait beau mais le fond de l’air reste celui de la montagne. A midi, je vais même chercher une place au soleil pour une pause repas (d’habitude c’est la recherche de l’ombre). J’en profite pour jeter quelques miettes à un geai (magnifique oiseau bleu) qui apprécie ma compagnie.

Geai de Steller, l’oiseau bleu

Pendant tout l’après-midi, je vais avancer vite et seul, sans croiser un seul hiker. Le trail suit la rivière Holcomb, appréciable par l’eau fraîche qu’elle procure à volonté et par le nombre de petites plages où l’on peut planter la tente.

Holcomb creek

Je me surprends à chanter à voix haute, non pas pour prévenir de ma présence un ours téméraire (il y en a très peu dans le coin) mais simplement par plaisir, comme une envie de « lâcher prise » après des heures d’effort et de solitude.

En fin de journée, j’évolue sur un sentier en sous-bois, parmi les pins et les groseilliers en fleurs, la lumière est agréable et je ne vois plus les miles défiler.

Petit chemin tranquille PCT
Lumière du soir

A 19h, après avoir enfin rencontré tout un groupe de hikers US ayant installé un village de tentes sur une petite plage, je fais mon « sauvage » et je pose la tente quelques miles plus loin, près de la rivière, sur un espace plat nommé Bench camp, au mile 294,7.

Pas dérangé par les voisins
Ma « pomme »

J’ai donc marché 28,8 miles (46 km) dans un relatif état second. Ce sera sans difficulté, après mon plat de nouilles chinoises (face à la pleine lune en embuscade) que je trouverai le sommeil vers … 20 heures. Petite nature 😉

Lever de lune dans le flou
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