J 19 – 19 mai Cajon Pass puis Mile 343,6

Il a plu toute la nuit. La tente Zpacks duplex a fait des merveilles. Ni humidité, ni condensation. Au réveil, mon premier réflexe est d’appeler ma muse. Le temps d’une conversation et le moral l’emporte sur la météo maussade.

Je profite d’une accalmie pour lever le camp. Pour la première fois, j’enfile ma tenue de pluie (rain pants et veste imperméable). Me voici sur le chemin détrempé, en balcon sur la vallée. Il se remet à pleuvoir par intermittence pendant 30 minutes, puis le ciel se dégage et welcome back le soleil californien.

La plaine à ma droite bénéficie de l’irrigation de canaux alimentés par Silverwood Lake. J’y vois quelques prairies assez vertes, des propriétés cossues et des troupeaux de bovidés.

Au bout de 45 minutes de sauna, je retire mes effets de pluie, difficiles à supporter quand le soleil brille.

Le chemin redescend et traverse successivement une route et un terrain industriel avant de passer au pied de la digue de Mojave (contenant les eaux du lac Silverwood.

Highway to dam
Terrain industriel
The dam

S’amorce alors une montée pour rejoindre le magnifique lac Silverwood. Sous ses faux airs de fjord, ce lac de barrage sur la West Fork Mojave est suffisamment vaste et sauvage pour offrir aux promeneurs un panorama complet: falaises, rochers, criques et petites plages. On y croise quelques pêcheurs et amateurs de nautisme.

Silverwood lake
Plage
Arrière plan

Le PCT contourne le lac sur plusieurs miles, permettant ainsi au gré des caprices de la météo, d’observer les jeux de lumière et les volutes soulevées par le vent à la surface nacrée de l’eau.

Volutes à la surface
Rayons d’argent

A l’extrémité occidentale du lac, le chemin rejoint une petite route d’accès au mini port de plaisance. J’en profite pour trouver un coin à l’ombre et faire une pause repas (il n’est que 11 heures). Non loin de moi, d’autres hikers se reposent. Une voiture passe, ralentit et son conducteur nous interpelle : « PCT hikers ? ». On acquiesce. Il s’arrête alors pour nous offrir des boissons fraîches. Trail magic again ! Thanks Brandon et Steven. Décidément, que cette générosité fait du bien !

Trail angels
Plaisir d’une canette fraiche

Je repars, toujours vers l’ouest en direction de l’interstate 15 et son fameux MacDonalds qui m’attendent à moins de 14 miles. Au loin le ciel est menaçant.

La pluie menace

Le chemin remonte, d’abord sous la pluie puis sous un grand soleil, dans ce décor californien désormais classique: pistes sablonneuses, collines et canyons désertiques, buissons épineux et plantes grasses.

A l’horizon , se profile Cajon Pass, petit col sur la faille San Andreas. Pour y accéder, le PCT va emprunter un passage en ligne de crête, très exposé au vent et contourner un superbe canyon. Puis passer sous des pylônes, redescendre dans un défilé ombragé (Crowder Canyon), avant de déboucher sur l’échangeur autoroutier de Cajon Pass.

Le PCT bifurque à gauche, mais la plupart des hikers virent à droite sur 600 mètres pour rejoindre … un MacDonalds. Quand on brûle 4500 calories par jour, on ne résiste pas à l’appel du BigMac et des french fries. A chacun son Bagdad Café.

La suite se passe de commentaires. J’ai dévoré un bœuf et un champ de patates. Non sans rajouter un litre de milkshake. Puis une longue pause Wifi en allant régulièrement remplir mon verre de soda.

Difficile, vers 18h30 de s’extirper de ce temple de la malbouffe et d’aller affronter le vent glacial. Je marche au ralenti à l’affût d’une place pour poser ma tente. C’est chose faite dans un emplacement pas top, mais protégé du vent et pratique quand on en a plein les bottes. Au moins, ce soir, je n’aurai pas de repas à préparer. Et demain je dors peut-être à l’hôtel.

2 commentaires sur « J 19 – 19 mai Cajon Pass puis Mile 343,6 »

  • Salut « Viggo » ! ça y est, je suis addict… Il ne se passe pas un jour sans que je pense à me connecter à « 24 Miles ». Ce matin, 9h30, question : a-t-il posté un commentaire ? Vite, j’ouvre mes mails et oh surprise, 2 étapes commentées (J18 et J19). Un véritable plaisir de te lire. Bye bye Paris, pendant 20′ je suis avec toi, dans tes pas, dans ton monde… je « marche » à tes côtés. Je regarde plus loin que ce que montrent tes photos; si tu as le blues, je craque; si tu es heureux, je « kiffe ». Go on guy, you never walk alone !! Gilbert.

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