J 32 – 1er juin. Landers Camp (mile 609)

Ce samedi matin, je suis réveillé par les rayons du soleil sur les parois de la tente. Après un mois sur le trail, il m’est toujours impossible de me lever avant 7 h. Le temps de prendre le petit déjeuner et de ranger mes affaires, il est 8 h quand je me mets en route.

La chaleur est étouffante. Le sentier va alterner des montées et des descentes toute la journée. Avec Psycho, nous avons convenu de baisser de rythme pendant ces 6 jours qui nous mènent à Kennedy Meadows. Le manque d’eau nous amène à programmer les étapes en fonction des sources (Je bois entre 5 et 6 litres par jour). Et à faire des pauses fraîcheur toutes les heures.

Sois cool et bois frais
Sentier facile

Nous passons le Mile 600 (963 km), via une inscription au sol faite avec des pommes de pin. L’air se charge d’électricité et le ciel se couvre. En moins de 20 minutes, le temps tourne à l’orage. Nous avons droit à une averse de grêle aussi subite que cinglante. Puis la pluie se rappelle à notre bon souvenir. La Californie à décidé de jouer avec nos nerfs.

600 miles
Encore de la pluie

Bon, malgré cette pluie, nos bouteilles sont presque vides. Nous faisons halte à une source d’eau au Mile 602. Quelques hikers s’y retrouvent et filtrent consciencieusement leur eau en tentant de se mettre à l’abri de la pluie. Dont « Crocodile Dundee » que nous avions perdu de vue (parti aussi le 1er Mai), qui décide même de planter sa tente. « Fuckin’ rain », il préfère terminer sa journée alors qu’il n’est que 16 heures.

Je laisse partir Psycho, pressé d’en finir (nous souhaitons camper à 6 miles de là, au Landers Camp). Puis je me mets en route au ralenti. Malgré la pluie, je prends plaisir à observer le cadre sauvage qui m’entoure. J’y vois des dizaines de lapins, d’écureuils et de chipmunks, quelques rapaces et un serpent (malgré la pluie) que je manque d’écraser.

Je signe un nouveau trail register, en tentant de trouver un nom que je connais (à part Psycho). Seuls 5 hikers sont passés aujourd’hui (2 belges, 1 allemand et 2 américains du Wisconsin). Dans la boîte, quelqu’un a laissé des barres énergétiques (j’apprendrai plus tard que c’est Psycho qui « allège son sac »).

Quand j’arrive au Camp Landers, au milieu des pins, il y a de nombreux 4X4, motos trial et tentes. Ce sont des gens du coin venus passer le weekend au grand air sur le thème « bière et barbecue ».

Ciel menaçant
Landers Camp

Il y a suffisamment d’espace pour trouver un coin tranquille et y planter la tente . Nous dînons ensemble avec Psycho et tentons d’acheter 2 bières aux campeurs/bikers du weekend. Évidemment, ils nous les donnent (et ne veulent surtout pas qu’on les paye). Nous échangeons quelques mots sur le PCT, la France et les Pays-Bas. Ils sont sincèrement admiratifs de notre longue traversée du pays.

Une bière fraîche pour finir

Apprécier la saveur d’une bière fraîche, respirer l’odeur des pins, s’endormir sur le chant des grenouilles qui couvre les conversations des bikers, ça fait aussi partie de ces moments simples et authentiques qui émaillent cette aventure.

PCT Mark

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