J 79/80 – 18 et 19 juillet. Mile 1418 puis Burney.

Aujourd’hui je me sens d’humeur buissonnière. Depuis Old Station, le PCT s’écarte de Hat Creek et monte sur une colline de pierre de lave. Puis progresse avec un faible dénivelé en terrain sec jusqu’à Baum Lake. Et plus loin, jusqu’au croisement avec la highway 199 qui permet de rejoindre Burney.

Et bien, je vais composer avec le terrain et la canicule; et suivre un sentier le long de la rivière Hat Creek le plus longtemps possible. Puis par des pistes, rejoindre le tracé du PCT. L’avantage ? De l’eau fraîche en permanence.

Hat Creek en mode sauvage

Profitant d’un bon petit déjeuner / wifi chez JJ’S Café, je pars près de 2 heures après Psycho. A peine 1/2 mile de marche et je bifurque vers l’attraction touristique locale: Subway Cave. Une grotte dans la pierre de lave qui se visite gratuitement. L’endroit est très frais (c’est agréable avec cette chaleur) mais se traverse à la frontale en 10 minutes.

Faites le détour
Sortie de Subway Cave
Mini volcan au sol

De là, je rejoins cette superbe rivière, Hat Creek qui sillonne la vallée portant son nom. Un petit sentier, emprunté par les pêcheurs, la longe rive gauche sur plusieurs miles.

Une rivière dans la hot valley.

Je ne résiste pas à y tremper tout ou partie de ma carcasse au fil de l’étape. Les plages et piscines naturelles sont nombreuses. D’autant plus appréciables que cette section est en plein soleil. La forêt y a été détruite par un incendie.

Hat Creek en mode tranquille
Piscine naturelle

Je traverse deux campgrounds, peu fréquentés, qui sont les bienvenus pour faire une pause repas (tables et bancs).

Pause déjeuner

D’ailleurs, je ressens de plus en plus la faim et la fatigue qui l’accompagne. Avec 12 kg perdus et 2300 km parcourus, les réserves (il y en avait) sont épuisées. Pour enchaîner des étapes de 40 à 50 km par jour, avec ces pics de chaleur, il va me falloir augmenter ma ration calorique. A commencer par pleinement profiter des passages dans les villes.

Je choisis un emplacement discret, à côté du Rising river lake, off trail, pour passer la nuit. N’étant pas sûr qu’il s’agit d’une propriété privée ou non, je lèverai le camp vers 6 heures le lendemain.

A la fraîche, je ferai les 11 miles jusqu’au Burney Falls State Park. La route de ce site touristique me permet de rejoindre Burney facilement. Tellement même  que je n’ai pas le temps de visiter les chutes d’eau (demain), car un véhicule s’arrête de lui-même en me voyant. « Need à ride ?’ On ne refuse pas tant de générosité et la perspective d’un vrai petit déjeuner en ville.

Steve et sa femme sont propriétaires d’une Winery au nord de San Francisco. Alors quand ils apprennent qu’ils transportent un français amateur de vin, c’est tout naturellement qu’ils me prennent en sympathie. Comme ils dorment au RV Park de Burney Falls, ils me proposent de venir me chercher le lendemain à mon hôtel. Ils font chaque matin le trajet pour aller déjeuner chez …McDonald’s. Comme quoi, on peut être amateur de vin et de junk food.

Et parce que la chance me sourit aujourd’hui, le premier hôtel que je visite propose une chambre à 64$, disponible dès la fin de cette matinée. La suite, vous connaissez. Douche, lessive, passage au supermarché (1 tonne de bouffe) puis glandouille/grignotage en matant des films et des programmes débiles à la TV. Sans oublier la méga sieste. Celle qui vous répare de la semaine.

Burney c’est petit, moche et pratique. En allant au Safeway, je passe devant quelques bâtiments vétustes, des garages, le poste du shérif et un rassemblement pro Donald Trump. La ville semble fréquentée surtout par les touristes qui visitent les parcs de Shasta et de Lassen. Ils dorment dans les nombreux campgrounds de la région et se réapprovisionnent au supermarché, surtout en bière et viande.

Burney main street
Manifestation pro Trump

Je vais recharger les batteries ce vendredi en avalant un nombre considérable de calories. Enchaîner 2 salades fraicheur, 1/2 poulet rôti, 1 pot de cottage cheese, 6 yaourts et 2 pots de glace de 500 g . Bières et sodas pour faire passer tout ça.

Pas de news de Psycho, sans doute arrivé en début d’après-midi. J’ai l’intention d’enchaîner 3 longues étapes pour rejoindre Castella lundi AM car c’est là que j’ai fait livrer de nouvelles chaussures (via REI). Et profiter dans la foulée d’un bon repos à Dunsmuir ou Shasta City. D’ici là, si la fatigue nous épargne, le duo avec Psycho sera sans doute reconstitué.

La dimension mentale de cette aventure est de plus en plus importante. La plupart des français que je suivais sur internet (Blogs, FB et Insta) ont abandonné. La dernière en date est ant.onthetrail, au terme d’une belle aventure de 1000 miles. Elle avait une pêche d’enfer.

Pour cela, outre les pauses en ville, il va falloir varier les rythmes, marcher à la fraîche, s’imposer quelques challenges, faire un peu de tourisme, être à l’écoute de son corps, de ses envies. Marcher en silence, en musique, écrire… Bref trouver les ressources nécessaires pour aller au bout s’en s’user mentalement.

J’ai la chance d’avoir des gens à aimer. Et aussi, d’être tenu par ce fil invisible qui me relie à plein de lecteurs du blog. En cela, je trouve la motivation pour avancer et passer cette p….. de frontière canadienne.

De l’aigle américain
A l’ours canadien

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.