Site icon 24 miles a day

J 40 – 9 juin. Mile 755

Journée magnifique et épuisante. Sur les 19 miles parcourus, 15 miles l’ont été avec les microspikes aux pieds. Au début de l’étape, certains sommets (côté Ouest) semblent dégagés et en habits d »été, mais le tracé du PCT, plus à l’est, est entièrement recouvert de neige. Sous un soleil éclatant, les paysages sont somptueux.

A l’ouest, que du beau

De façon presque naturelle, sans en avoir discuté, nous avons fait l’étape tous les trois. Constituant ainsi une équipée sauvage comme le PCT en fabrique tant. Une cordée improvisée entre hasard, nécessité et amitié naissante. Psycho, Crocodile et Viggo marchent ensemble. Chacun prenant les commandes, en fonction des conditions et de l’état de forme.

Psycho on ice

Psycho a un peu plus de mal à progresser dans la neige mais il apprend vite. De nombreuses pauses sont nécessaires. Nous buvons beaucoup car la marche dans la neige sous un plein soleil provoque une déshydratation sournoise.

Pause boisson

Le PCT se devine. La progression se fait maintenant en suivant les traces de pas, quand il y en a, dans la neige. Ou en utilisant le GPS.

A partir de 10 heures, le phénomène de postholing cause quelques frayeurs. Parfois on s’enfonce jusqu’aux hanches, sans savoir ce qu’il y a dessous. Il faut éviter de marcher trop près des rochers où la neige se dérobe et laisse entrevoir des trous profonds de 1 à 2 mètres.

De toute cette journée, après Mulker Pass (où un groupe a pris la jonction pour rejoindre Lone Pine) nous n’avons plus croisé personne. Ce qui donne le sentiment d’être seuls au monde. Un monde immense et calme. Si ce n’est les quelques rongeurs qui jouent à cache-cache lors des pauses.

Les chaussures et les chaussettes sont vite trempées. Il va falloir s’y habituer pour toute la Sierra. Tant que je marche ça va, mais à l’arrêt les pieds se refroidissent vite.

Viggo on trail

Cinq miles après Cottonwood Pass, vers 19 heures, nous trouvons un coin dégagé pour poser nos tentes. C’est relativement plat et sec. La masse de neige qui nous entoure est en train de fondre, mais les petits ruisseaux qui se forment coulent à distance de notre emplacement.

Chambre avec vue sur névé

Le matériel n’aura pas le temps de sécher. Demain matin, ce ne sera pas une partie de plaisir d’enfiler des chaussettes congelées. D’autant que le terrain sera totalement enneigé et que nous aurons à traverser quatre torrents. Le but est de dormir à une distance proche de Forester Pass. Il est préférable de passer ce col de 4023 m (le plus haut point officiel du PCT) en matinée au moment où la neige est encore gelée.

Mais nous n’en sommes pas là. Les organismes sont éprouvés et ont besoin d’une nuit de repos pour se régénérer. Je me couche à 20 heures et ne mets pas dix minutes à m’endormir. Et dire que dans une autre vie, pas si lointaine, j’avais la réputation d’être un couche tard.

Traversée d’un plateau
Le campsite est sous la neige
Lac gelé
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