Toute petite journée en miles officiels. En fait, j’ai marché un peu plus; mais pour des raisons d’ordre alimentaire 😉
Ce matin, je regarde le parcours et je réalise qu’il ne sera pas nécessaire de m’arrêter à Wrightwood. En effet, je peux rejoindre Agua Dulce en 5 jours, pour peu que je complète les 2 jours de nourriture qu’il me reste. Il me vient alors l’idée saugrenue de refaire les 2 miles vers Cajon Pass (MacDo + supérette de la station essence). Pour y acheter ce qui me manque et… pour prendre un méga petit déjeuner. J’y passe près d’une heure à boire des cafés, passer des appels en wifi, regarder passer les trains et télécharger des podcasts. Bref, je « chill ».

Au moment de partir pour une journée qui s’annonce éprouvante (avec une section de 15 miles de montée sans aucun point d’eau), je tombe sur Psycho qui débarque avec l’estomac dans les talons. Nous sommes contents de nous retrouver et nous passons encore une heure à discuter et faire le plein de calories.
Dans ces conditions, le ventre plein, le sac lesté de cinq jours de vivres, je sais que nous n’irons pas loin, vu le dénivelé qui nous attend.
Pour sortir de l’échangeur routier, le chemin emprunte deux tunnels, traverse une fois ferrée puis progresse en piémont sur quelques miles.



Il fait beau. On retrouve ce même paysage de collines semi désertiques sur le versant desquelles le PCT dessine des lacets.


Après une légère descente pour traverser la Lone Pine road, et y trouver une « water cache » bien fournie, c’est le début de l’interminable montée. La pente n’est pas très forte, mais avec la charge en eau et nourriture, il est difficile de progresser à plus de 2 miles à l’heure. Au loin, se profilent les montagnes enneigées qui seront au menu des prochains jours.



Pas de grande pause cet après-midi (on a suffisamment mangé) mais plutôt le besoin de faire des breaks de 5 à 10 minutes. Avec l’altitude, l’air se refroidit et la végétation se fait plus dense. Bye les cactus, bonjour les pins. Le sol est instable, rarement plat et ne propose guère d’emplacements pour poser la tente. Certains hikers, croisés en fin de journée, se sont même installés directement sur le chemin. Aussi, quand vers 19 heures, au détour d’une piste forestière, nous trouvons un replat à l’abri du vent, véritable balcon sur les dômes enneigés des Mont Harwood et San Antonio, nous n’hésitons pas à nous y arrêter.

Nous ne sommes qu’à six miles de l’embranchement qui mène à Wrightwood. Psycho, fatigué, souhaite s’y arrêter pour un « nero » avec nuit d’hôtel. Pour ma part, j’ai envie de continuer pour reprendre ce rythme qui m’a porté depuis Big Bear Lake. Mais même si j’ai une propension à marcher en solitaire sur de très longues amplitudes, j’aime aussi partager un peu de complicité (discussions, pauses, etc…) avec des compagnons de route. Comme ce soir où nous dînons dans un décor somptueux en finissant une mignonnette de whisky que je gardais au fond du sac depuis Big Bear Lake. La nuit portant conseil, on verra demain, qui en moi de l’ours ou du chien de berger l’emporte.


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