J 31 – 31 mai. Mile 587

Après cette journée de repos à Tehachapi, nous repartons sur le trail ce matin chargés comme des baudets. 6 jours de nourriture et 5 litres d’eau (Pour aujourd’hui, il y a une section de 18 miles sans point d’eau).

Je prépare mon sac – non sans inquiétude sur l’état de la bretelle que j’avais réparée à Hiker Heaven. Il reste 6 jours avant la Sierra, ce n’est pas le moment qu’il me lâche. Puis je descends prendre le petit-déjeuner.

Je discute avec Danièle (de Vancouver ) et Mitch (d’Oregon). Ils ont décidé de rester 2 jours de plus à Tehachapi. La neige dans la Sierra les préoccupe et ils ont besoin de davantage se préparer. Beaucoup ont perdu entre 5 et 10 kilos ce premier mois; laissant s’installer une fatigue chronique. Une ou deux journées supplémentaires pour … manger et dormir ne leur feront pas de mal.

Pour rejoindre le PCT, nous appelons un chauffeur bénévole (un registre répertorie les trail angels de la ville). C’est Stephen qui se propose de nous emmener. Un type costaud et chaleureux qui admire les thru-hikers et qui refuse tout dédommagement de notre part. Pendant le trajet, nous en apprendrons beaucoup sur son attachement à cette région difficile, son travail à la cimenterie et le mariage de sa dernière fille qui s’apprête à aller vivre en Arizona. Il envisage de faire le PCT dans quelques années : « pour commencer un nouveau chapitre de ma vie ». Il tient à faire une photo avec nous et nous laisse ses coordonnées en cas de problème. Un type bien, Stephen.

Big Stephen and small Stefan

Le chemin longe d’abord la highway avant de bifurquer à gauche et de monter rapidement dans les collines. Je sens le poids du sac sur mes épaules et très vite, avec la chaleur étouffante, je suis en nage. Heureusement, de temps à autre, le vent se lève et rafraîchit la machine.

Long is the road

Comme d’habitude, en Californie, le paysage hésite entre désert et montagne. Ou plutôt il s’accommode de l’un et de l’autre. J’évolue dans un paysage de maquis, aride et très peu ombragé. Les montées sont raides et obligent à un effort mesuré pour ne pas vider rapidement les cinq litres d’eau.

À midi, le sentier bascule sur le versant d’une colline boisée, l’occasion de trouver un coin d’ombre pour la pause déjeuner. En l’occurrence, j’en profite pour consommer prioritairement tout ce qui pèse. Psycho reconnaît avoir pris beaucoup trop de nourriture et je me marre en le voyant manger, en guise de dessert, des tortillas au beurre de cacahuète et des barres protéinées sans aucun appétit.

Nous repartons au ralenti pour couvrir les huit miles qui mènent à l’unique source d’eau de la journée. Peu de hikers sur cette section. Juste 3 copains du Nevada qui semblent harassés par la chaleur et la weed qu’ils consomment à chaque pause. Ils décident d’ailleurs de camper au point d’eau tandis que nous continuons encore 6 miles pour trouver un bon campement pour passer la nuit.

Les derniers miles de cette chaude journée s’effectuent en longeant un parc d’éoliennes, sur un chemin offrant de beaux panoramas sur l’ouest.

Puis, dans un vallon abrité du vent, nous trouvons un super emplacement pour passer la nuit. La journée à été moins facile que prévue et celles qui suivent seront du même acabit. Le manque d’eau sera la principale difficulté à gérer. Pas de réseau téléphonique non plus pour rajouter à l’isolement.

De l’ombre

Ce soir, le ciel se charge de quelques nuages, l’air est lourd et les pales des éoliennes le brassent en émettant un bourdonnement (supportable). Je ne tarde pas à trouver le sommeil, en pensant que je viens tout de même de terminer mon premier mois sur le PCT, après 587 miles (945 km).

Energie renouvelable
C’est tout droit

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