Ce soir, je ne dormirai pas près d’un lac. Il faut éviter les addictions. J’ai choisi le décor inédit d’une forêt brûlée, arbres pétrifiés et sol mi-sable mi-cendres, pour poser la tente sur une petite colline.

L’endroit pourrait être lugubre. Bien au contraire, il est clair et ouvert sur l’horizon, exposé aux derniers rayons du soleil. Le sol est recouvert d’une végétation amenée à remplacer les arbres défunts dans les prochaines décennies.

J’ai aimé cette petite étape 100% made in Oregon. Offrant toute une déclinaison des spécialités du coin : volcans, forêts et lacs. Depuis quelques jours, malgré un relief de moyenne montagne, il faut bien reconnaître que le chemin est facile. Il se confond d’ailleurs avec quelques pistes se ski de fond. Peu de dénivelée et un sol très souple. Cependant, je n’ai pas envie de forcer l’allure car j’ai prévu des étapes de 25 miles en moyenne d’ici les PCT days.

Dans la gamme des lacs et des étangs, il y a des nuances de couleurs et de pureté de l’eau. Certains lacs sont superbes. C’est le cas de Rosary Lake.



Le PCT prend un peu de hauteur et permet d’apercevoir d’autres grands lacs au loin. Mais pas encore les Three Sisters, ces volcans culminant à plus de 3000 mètres qui font la renommée de cette partie de la chaîne des Cascades.


Après avoir rempli suffisamment d’eau (au lac Charlton) pour le dîner et la nuit, je choisis de camper dans cette portion de forêt fantôme qui laisse passer la lumière. Le moindre mouvement fait soulever des nuages de poussière (cendres) et finit par me transformer en « trash hiker » au look de homeless. Ce que je suis depuis près de … 100 jours.
