Depuis Government Camp, j’ai pris la première navette (6h10) pour remonter vers Timberline Lodge et le PCT.


Une fois n’est pas coutume, je vais commencer la journée par un buffet de petit déjeuner. Et pas n’importe lequel, puisque celui-là est entré dans la légende du PCT.
Il règne ce matin dans le hall de l’hôtel une ambiance chaleureuse et décalée. Alors que les clients « classiques » dorment encore, une poignée de thru-hikers affamés occupe les lieux. Certains ont campé dans les environs, d’autres comme moi ont trouvé de quoi se doucher et laver les vêtements. Tous n’ont qu’un objectif en tête: faire le plein d’énergie en honorant le fameux « all you can eat » breakfast.


A 7h30, les portes de la grande salle nous sont ouvertes. On peut imaginer facilement combien chacun aura apprécié ce breakfast sans mesure et sans modération. Un pur moment de plaisir et de réconfort.


Vers 8h30, lesté de quelques kilos de plus, je prends la direction du PCT. Je vais marcher une bonne partie de la matinée dans les nuages, entre le Mont Hood et la vallée. Une brume qui finira par se dissiper.


D’abord à découvert, le PCT ne tarde pas à reprendre ses habitudes et à replonger dans la forêt. Parfois sur un chemin d’une souplesse déconcertante de facilité, parfois dans les pierriers et en bordure de falaise.



Je m’arrête souvent pour cueillir les myrtilles qui poussent à foison au bord du chemin. Ce sera d’ailleurs mon unique repas car l’organisme est encore trop occupé à digérer les excès du buffet.
Quelques photos du Mont Hood sous un autre profil. Il sera bientôt remplacé par les monts Adams et Rainier, autres seigneurs de la chaîne des Cascades, dont on devine la silhouette à l’horizon.



En milieu d’après-midi, le vent se lève et le ciel se couvre de nuages. A l’abri sous la voûte des arbres, je presse le pas pour arriver au lac Wahtum. J’aurais volontiers emprunté le sentier alternatif depuis Indian Spring (célèbre pour son tunnel derrière des chutes d’eau), mais il est fermé au public.


Au terme de 34 miles, je pose ma tente en bordure de lac, à l’abri du vent (entre les buissons). Il n’y a personne d’autre à cet emplacement. Un peu plus loin, un père et son fils (Yul 11 ans) dinent au bord du lac. Nous échangerons quelques mots, le temps de savoir qu’ils randonnent pour la première fois en duo pour une semaine. Cela me rappelle – avec un brin de nostalgie- les nombreuses randonnées (à pied ou à vélo) faites avec mes deux fils. Ces moments de partage et d’aventure sont si importants.


Je dîne aussi face au lac. Sous l’effet du vent, quelques vagues se forment et agitent la surface de l’eau. Des oiseaux virevoltent par dizaines, probablement en quête d’insectes. A ce propos, depuis 3 ou 4 jours, avec le temps qui se rafraîchit, les moustiques se font plus rares. Le pic saisonnier est passé. Et c’est tant mieux.

Je m’endors facilement en songeant à cette dernière étape dans l’Oregon qui va me mener jusqu’à la Columbia river et au célèbre « Bridge of the Gods ».

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