J 2  2 mai – Mount Laguna (mile 42)

De Lake Morena à Mount Laguna.
Cette première nuit a été glaciale. Ceux qui ont laissé leurs affaires dehors les retrouvent gelées. On rit à la vue des chaussettes de Tamary figées par le froid. J’ai de la chance (merci Zpacks) de ne pas être mouillé. Ma tente est suffisamment grande pour y entasser mon équipement. Cependant, elle a doublé de poids au moment de la plier. Nous nous sommes levés tôt pour profiter de la fraîcheur car la météo annonce 10 jours de fortes chaleurs.

Mon palace au petit matin

En quittant Lake Morena, on évolue dans un paysage de landes sur un chemin sablonneux agréable. Puis après quelques miles, ça commence à monter. Il faudra atteindre 1800 m d’altitude en fin de journée.

Campsite Lake Morena

Vers 9 heures, les nuages s’en vont, il fait déjà très chaud. Le chemin sillonne le long d’un canyon pendant près d’une heure. Nous marchons tous les trois (Mavis, Rosi et moi) à un rythme soutenu. Il y a une forme d’accord tacite, on n’est pas vraiment un groupe mais on prend des relais et on partage les temps de pause.

Chemin de Landes

A un endroit, le chemin se rapproche du fond du canyon et nous décidons d’aller faire trempette dans le ruisseau qui nous fait de l’œil. Comme il y de grandes pierres plates, c’est l’occasion de faire sécher les tentes. En fait de plage idyllique, c’est aussi un repaire de serpents. Mais « struggle for life », on les fait fuir pour profiter vraiment de cette baignade (il y a encore deux jours j’aurais fait demi-tour). Moment reposant car le reste de l’étape va s’avérer difficile.

Sont où les serpents ?

Mon filtre à eau ne fonctionne plus. Même en le nettoyant et en soufflant dedans, impossible de faire passer l’eau. Solidarité oblige, je vais utiliser celui de mes acolytes toute la journée en attendant de pouvoir en trouver un nouveau à Mount Laguna.

Blossom desert

La montée vers les 1800 mètres de cette station s’effectue dans la rocaille et sous une chaleur étouffante. Peu d’eau. Mais nous commençons à nous y habituer. Savoir gérer l’eau (filtre cassé ou non) est la base du hiker, spécialement dans ces territoires hostiles. Pour cela, nous disposons des infos, pas toujours fiables, du « water report » qui répertorie le moindre point d’eau.

Cette interminable montée (pas si difficile dans un autre contexte) est exténuante. Je ne bois pas assez, c’est un fait. (La crainte que le prochain point d’eau soit à sec) Je transporte 3 à 4 litres en moyenne et bois beaucoup au moment où je refais le plein.

Malgré son expérience du Te Araroa, Rosi souffre beaucoup dans cette 2ème journée. On se fixe l’objectif d’un plat de spaghettis sauce bolognaise (il y a un restaurant à Mount Laguna) pour le moral. En fin de journée, c’est une course contre la montre. Le paysage change, avec des pins et des chênes, on se croirait dans les Pyrénées. Arrivés à 18h30, le restaurant est fermé !!!

A l’ombre du grand chêne

Désillusion. Rosi a deux ampoules, Mavis et moi faisons grise mine. Mais peu importe. On est trois à avoir fait l’étape. 22 miles ( 35 km) ce n’est pas si mal pour un début d’aventure où les jambes ne sont pas encore rodées. Go slow go far.

Ce soir, ma récompense ce sera un feu de camp au Burnt Rancheria, une douche chaude à 1 dollar les 4 minutes et un coup de fil à ma muse. Ça, ça n’a pas de prix.

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