Ben oui, quand on sort du PCT par un col pour une journée de repos et du ravitaillement, il faut y revenir. Passer ce même col dans l’autre sens, redescendre jusqu’à la jonction avec le PCT et … poser la tente.
En effet, nous comptons rejoindre VVR (Vermilion Valley Resort) en 6 jours. Sans se mettre dans le rouge, s’adapter au terrain et à la météo. Camper peu avant un grand col, partir tôt le matin quand la neige est gelée, passer le col, redescendre dans une vallée et faire de même pour le jour suivant. Avec des journées écourtées (15 miles), on peut profiter de l’après-midi pour faire sécher les affaires et buller un peu.
Précisément, aujourd’hui, nous nous posons dans un coin dégagé à 2 miles de Glenn Pass, col assez difficile à passer dans des conditions neigeuses.
Nous sommes partis ce matin de Bishop par le bus de 7h00 de la Eastern Sierra Transit. Puis, descendus à Independence, nous avons fait du stop pour rejoindre le trailhead de Kearsarge Pass. Nous nous postons devant la maison historique de Mary Austin (une romancière et célébrité locale) et attendons que les rares voitures qui passent ce matin s’arrêtent.


Une vieille dame sort de sa maison pour nous offrir des cookies qu’elle vient de cuisiner. Adorable Dans la foulée, une voiture s’arrête pour nous prendre. Bob, un hiker de Santa Monica, reprend le PCT après 2 semaines pour soigner une blessure. Il se fait justement conduire par un ami ce matin. Bob est parti de Campo le 27 mars. Il est impressionné quand il apprend qu’on est tous les trois partis le 1er mai.

Avec un oeil valide et l’autre mi-clos, une paire de lunettes noires, je découvre la route impressionnante (dont je n’avais rien vu à l’aller). Une vraie belle route de montagne avec ses lacets vertigineux.

Arrivés au trailhead à 9h30, nous savons qu’il ne faut pas traîner pour monter jusqu’au col. C’est une longue approche qui peut être rendue difficile par la neige molle.
Pour ma part, je suis concentré sur mes yeux. Chech, casquette, lunettes noires et bandeau. C’est l’instant de vérité. A chaque pause, je mets du collyre. J’avance en regardant le sol, j’évite la lumière directe et ça passe. Je ne ressens plus ces contractions douloureuses d’il y a 2 jours.

Dans ces conditions, malgré la forte pente, j’apprécie cette étape dont je découvre le profil et le cadre. Nous faisons halte à Kearsarge Pass pour profiter de la vue sur la vallée.


La descente est finalement plus facile que prévue. La neige est molle mais moins sujette au postholing. Nous longeons une série de lacs glaciaires aux reflets turquoises. Peu avant la jonction du PCT, nous rencontrons les seuls hikers de la journée qui ont installé leur campement sur la neige face au Bullfrog Lake. Le cadre est somptueux.


Encore un petit mile et, à proximité du ruisseau de circonstance, nous installons nos tentes sur un petit espace dégagé.
Il n’est que 15h30 et c’est l’occasion de faire la sieste, grignoter, lire et écrire. Un nouveau rythme appréciable pour ces prochains jours. En bonus, j’arrive à ouvrir les deux yeux, en bonne voie de guérison. Et le moral est au plus haut. Je me répète encore cette petite phrase que tu me dis souvent: « il faut savoir accepter les mauvais moments pour apprécier les bons ».



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