Ce matin, ça parle de l’ours. Forcément, après cette rencontre fortuite. Et puis le campement est truffé de Bear boxes rappelant leur présence dans le secteur. Hormis cela, la nuit à été très agréable, du fait des températures douces qui règnent à cette altitude.

Au programme de cette journée « tranquille », le retour de la neige, beaucoup de traversées de rivières et le Benson Pass.
Encore une belle prairie parcourue dans la matinée. Ces vastes étendues vertes, entourées de sommets, reposent le corps et l’esprit. A condition toutefois de ne pas y planter la tente, au risque de devenir une proie de prédilection pour les moustiques.

Après une double traversée de rivière, le chemin va s’élever progressivement, dans un paysage … enneigé, contourner quelques lacs gelés et atteindre le col de Benson Pass.



Sur tout ce parcours, nous ne croisons aucun PCT hiker. Depuis le début de la Sierra, nous sommes surpris du faible nombre de hikers arpentant le PCT. Il faut se faire une raison, certains sont partis plus au Nord, évitant ainsi les conditions de neige, et reviendront (peut-être) en août. Les autres ont tout simplement fait une croix sur l’aventure complète. Cela nous donne le sentiment d’être isolés de la bulle (le peloton des hikers), si elle existe encore.
La montée vers Benson Pass n’est techniquement vraiment pas compliquée. Mais la neige de piètre qualité (souple) du fait de la fonte, ralentit considérablement la marche. C’est encore pire en descente.

C’est pourquoi, au terme d’une journée de 19 miles (sans ours, sans cerf et sans baignade), nous décidons de stopper. Dans un replat dégagé après Benson Pass, avec un point de vue sur la vallée.
Nous profitons des derniers rayons du soleil, qui disparaît derrière le Matterhorn, pour dîner. Puis nous nous refugions dans nos « appartements » pour échapper au vent glacial qui s’est levé.

Il reste encore 2 jours et demi jusqu’à Sonora Pass, fin de la Sierra. J’aurai alors traversé, du sud au nord, cette chaîne de montagne splendide sur près de 315 miles (plus de 500 kilomètres). Rien d’exceptionnel, mais quand même la satisfaction d’avoir réalisé cette traversée dans des conditions très difficiles. Et d’être allé puiser en moi les ressources nécessaires pour cela. Je ne sais pas si j’ai l’étoffe d’un aventurier mais j’ai la passion et la détermination. Ça pourra peut-être suffire pour aller au bout.

Pendant ce temps là, en France, on escalade le MtBlanc à la faveur de la canicule.
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