Peu de photos. Peu de choses à raconter. La journée est passée vite malgré ces 30 miles parcourus.
J’ai quitté le campement à 7h00 sans réel objectif, sinon celui de marcher au moins 25 miles. Et d’en finir avec les dernières portions de neige.
Après 2 miles, je tombe sur la tente de Psycho qui avait effectivement loupé le premier emplacement. Nous discutons un peu de l’étape du jour. Je choisis de prendre l’ancien tracé du PCT pour les 7 premiers miles, il a un plus faible dénivelé et me semble plus rapide. Je pars pendant que Psycho termine son petit déjeuner.

J’ai donc fait toute l’étape en solo. Peu de hikers rencontrés ou doublés. Le chemin est très souvent en forêt, dans une pénombre moite (il fait très chaud) appréciée des moustiques. Parfois, le PCT passe par les sommets et offre une vue sur les nombreux lacs de la région.


Je bois de plus en plus (environ 5 litres par jour). Et comme les ruisseaux se font plus rares, j’y fais systématique une pause pour remplir les bouteilles.
A midi, je trouve un endroit très aéré pour déjeuner. Ce courant d’air est le bienvenu, il rafraîchit et il permet de chasser les moustiques.

Après, c’est une longue randonnée dans la forêt qui, faute de point de vue, favorise l’introspection. Je peux ainsi marcher pendant des heures sans porter d’attention particulière à ce qui m’entoure. Absorbé dans mes pensées.
Mais après 30 miles en montagne, la fatigue prend le dessus. Un dernier remplissage d’eau avant de monter vers un emplacement correct. A 18h30, je pose ma tente dans une clairière modérément fréquentée par les moustiques. Dans la foulée, je dîne (Je dévore) de ramen+purée+salami, de thon, de tortillas à la Vache-qui-rit puis au Nutella. Il faut diminuer le poids du sac.
Une seule hiker (Jessica ‘savage beast » d’Arizona) vient s’installer à proximité. Elle craint de dormir seule et je l’entends pester contre les moustiques.
Vers 20h00, un craquement sur le chemin. Je m’attends à voir débarquer un autre hiker (Psycho ?). Mais c’est un cerf qui s’aventure sur le campement. Il cherche sans doute quelques restes de nos repas. De ma tente, je l’observe et le prend en photo. Il fait un petit tour, jette un oeil sur mon sac, puis il s’en va tranquillement.

C’est le genre de rencontre qui apporte de la magie à cette journée. J’entends Jessica dire « awesome ». Je regarde la forêt dans les derniers rayons du jour. Elle est pleine de vie (écureuils, oiseaux, insectes…). Au bout de 70 jours dans la nature, j’ai le sentiment d’en faire partie. Et d’être pleinement rassuré par toute cette vie, là où d’autres seraient dans la crainte.

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