Ce matin, je prends mon temps. Après une agréable nuit au parc, je me laisse tenter par un café / croissant / smoothie dans l’unique coffeehouse ouvert ce samedi matin. Excellent choix. J’ai donc un peu traîné, histoire de profiter de l’ambiance cosy et du wifi.
Vers 10h30, je me mets en quête d’une voiture pour rejoindre le PCT. Je me poste face au minuscule musée de la ville et c’est Molly Macgowan (78 ans) qui s’arrête.


Ce petit bout de femme, originaire d’Etna, est une ancienne patineuse professionnelle. Elle a fait deux fois les JO, a voyagé dans le monde entier avec Holiday on Ice. Encore maintenant elle participe aux championnats vétérans. Sur les 30 minutes du trajet, je la questionne sur sa carrière et elle est intarissable. Quand les gens parlent ainsi de leur passion, ils captent mon intérêt et suscitent une reelle admiration tant sur le sujet que sur l’énergie qu’ils émettent. Miss Molly, vous êtes « amazing ».

A Etna Summit, au moment de prendre le départ (il est déjà 11 heures), je tombe sur Wesley (Psycho) qui arrive. J’avais raison, il n’est qu’une demi journée derrière. Nous discutons un peu, je lui recommande le Parc et quelques adresses. Et lui donne RV à Seiad Valley ou Ashland.
C’est parti, à 11h30 pour une étape qui ne fera pas 30 miles. L’air est épais et saturé de fumée. Celle-ci recouvre la montagne d’une forme de brume et donne un côté mystérieux à l’ensemble.
Le PCT n’est pas fermé mais, faute de réseau, il va falloir être vigilant sur l’éventualité d’un incendie. Celui en cours qui provoque cette fumée n’est qu’à 40 miles. Ici, me disait un habitant d’Etna, la forêt brûle tous les ans.



Le chemin, enfin, progresse le plus souvent au dessus des arbres, à flanc de montagne. Et parfois, en ligne de crête. Et même s’il fait très chaud dans ce décor minéral sans ombre, je préfère cela aux sentiers en forêt.




Quelques beaux lacs agrémentent l’étape. L’occasion de faire une pause fraîcheur, car outre la chaleur, l’air enfumé provoque une forte soif.




Il est déjà 19h30 quand j’entame une descente vers une clairière pour passer la nuit. Entte deux coulées de roche marbrée très claire, une petite prairie abrite un ruisseau, une cabane forestière, quelques beaux emplacements pour camper. C’est aussi, semble-t-il, le territoire d’un grand cerf qui va devoir tolérer ma présence pour une nuit.

Je remplis 3 litres d’eau et dîne de quelques tortillas avocat/cheddar en écoutant des podcasts. Mr Cerf tourne autour de la tente et je lui jette des regards en mode « essaye un peu, tu verras ». Il n’insiste pas et part négligemment vers la cabane.



J’ai plutôt aimé cette journée, sans grande surprise, offrant un parcours agréable et en balcon sur les vallées. Demain sera différent, car il reste quand même 31 miles pour atteindre Seiad Valley, dont – ma bête noire – une interminable descente de 22 miles.
Allez puisque j’ai trouvé (enfin) le moyen de communiquer avec vous (pas facile WordPress je trouve, mais très pro dans le rendu Web), je vais essayé d’être plus présent au moins sur l’Oregon et l’état de Washington… Même si depuis le début j’ai des milliers de questions qui se bousculent dans ma tête pour préparer peut-être un jour cette aventure…
Ce qui commun à tous vos récits et celui-ci n’y échappe pas c’est la gentillesse des gens rencontrés. Miss Molly n’échappe pas à cette règle. J’ai toujours été subjugué de voir à quel point les américains avaient cette entraide et ce goût d’aller vers l’autre chevillés au corps.
Allez bon courage pour les prochains jours et pour les descentes qui s’annoncent. Pensez aux touristes français actuellement en mode « sardines » sur les plages du Sud de la France et profitez de l’instant présent !