Ce matin, autostop et petit coup de pouce du destin. Trois copains vetetistes se rendent au trailhead de Pilot Creek. C’est au croisement du PCT avec un gain de 4 miles. J’entame l’étape en souhaitant effectuer un maximum de distance avant la grosse chaleur de l’après-midi.

Le chemin est principalement en forêt mais avec des zones dégagées. Notamment à l’approche des nombreux lacs. Je n’hésite pas à emprunter les pistes, pas forcément plus courtes, mais beaucoup plus aérées et faciles à marcher. Le rythme est donc soutenu. 14 miles effectuées pendant les quatre premières heures.

La gestion de l’eau est moins compliquée que prévue du fait notamment de la présence de ces grands lacs. J’avais d’ailleurs prévu d’y passer la nuit mais la pause à Ashland et le départ facilité m’ont donné des ailes.


Julien, reparti la veille, doit être devant. Je reçois un message de Psycho qui arrive à Ashland. Je suis donc entre les deux, en mode solo probablement jusqu’à Crater Lake.
Aujourd’hui je croise moins de hikers que de biches. Le sentiment d’avancer seul est grisant. Mais je profite d’avoir un peu de réseau téléphonique pour joindre celle qui m’accompagne depuis le début (et même avant) dans cette folie.

Vous pouvez être extenué, couvert de poussière, affamé et assoiffé, perclus de douleurs , en proie au doute etc… Un simple échange téléphonique peut effacer tout cela et vous redonner un gain d’énergie.
Je résiste à la tentation d’aller vers le Hyatt Lake resort, à l’écart du chemin, et poursuit le PCT sur encore 7 miles pour atteindre un emplacement discret tout près d’une petite route qui mène à un campground. Disposant de suffisamment d’eau pour la nuit, je me pose à cet endroit.


La journée aura passé vite, sans grand événement ni paysage époustouflant. C’est aussi cela le PCT. Des journées banales voire ordinaires qui ont leur place dans cette extraordinaire aventure.