J 95 – 3 août. Mile 1809

Se réveiller au bord d’un lac d’altitude, c’est une sensation unique de liberté. Une quiétude à peine troublée par le clapotis de l’eau. Quelques oiseaux frôlant la surface de l’eau et avalant quelques moustiques au passage ( les bienfaiteurs !).

Bonjour

Je déjeune rapidement (toujours des barres de céréales) et plie la tente pour partir avant huit heures. Oui, je sais, ce n’est pas très tôt pour un thru-hiker mais pour une fois que je dors beaucoup, autant en profiter. Être à l’écoute de son corps est aussi un gage de réussite sur ce type d’aventure.

Je continue à évoluer, toute la matinée, dans le tunnel vert. Certes c’est un peu monotone, mais au moins le sol est plat et souple, ce qui rend la marche très confortable. Le corps aspergé de lotion anti-moustiques, quelques podcasts sur les oreilles pour faire passer le temps, on fait vite 15 miles sans s’en rendre compte.

Easy way

Le chemin finit par monter au dessus de la frondaison dans les roches volcaniques. En prenant de la hauteur, la vue se dégage, une légère brise rafraîchit l’air et fait fuir les moustiques. C’est le lieu idéal pour une pause déjeuner.

Sortir du bois
Et prendre de la hauteur

Julien (que je croyais devant moi) me rejoint et s’arrête aussi pour déjeuner. Suivi quelques minutes plus tard par Jessica (Savage Beast). Cette dernière ayant passé 1 jour et demi de repos à Ashland.Tout ce petit monde marche plus ou moins au même rythme. La discussion tourne autour de la raréfaction de l’eau. Notamment des 21 miles sans point d’eau qui précèdent l’arrivée à Crater Lake.

Je repars le premier, en quête du prochain point d’eau pour remplir les bouteilles. Le chemin traverse en ligne de crête une zone rocheuse et les vestiges d’une vaste forêt détruite par un feu quelques années plus tôt.

Au dernier point d’eau signalé sur la carte, je m’arrête pour boire (beaucoup) et remplir 5 litres. L’eau est stagnante mais très claire. Et semble rejouir les grenouilles. Je me rappelle les paroles d’un vieux berger pyrénéen à propos de la pureté de l’eau: ‘Si c’est bon pour les grenouilles, c’est bon pour nous ».

Lesté de ce poids supplémentaire, je repars jusqu’à un croisement de chemin légèrement en hauteur. Je choisis un minuscule emplacement entre deux sapins à l’abri des regards. J’expedie un peu vite mon repas et me couche rapidement tant par fatigue que par envie d’être à l’abri des attaques de moustiques.

Depuis Ashland, les étapes sont longues. La chaleur et les moustiques viennent un peu gêner une progression pourtant facilitée par la souplesse du sol et le profil des étapes. Parmi les sources de motivation, il y a les prochains nero days, Cascade Locks et les PCT days, le breakfast de Timberline lodge et … Crater Lake. Demain.

3 commentaires sur « J 95 – 3 août. Mile 1809 »

  • Voilà enfin les fameux moustiques de l’Oregon…. Comment dire que, pour avoir subit ceux de la Floride, je compatis 😉 Je me permets une petite question : » Depuis le début, je ne vous ai jamais entendu vous plaindre de vos pieds, ce qui dans ce type de récit est assez extraordinaire… » Il y aurait-il une recette « miracle » ?
    Bon courage pour ces longues journées. J’ai hâte de vous savoir à Crater Lake.

    • Effectivement, aucune ampoule ou entorse etc… C’est dû au choix de chaussures de type trail (marque Altra) plus souples. Avec une toe box (beaucoup d’espace pour les orteils) et une plateforme zéro drop. Cependant, j’ai quelques ongles noircis mais non douloureux du fait des microchocs répétés. Et je souffre un peu des pieds les premiers jours après l’achat d’une nouvelle paire. Mais c’est supportable.

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