Il fait beau en Californie ? C’est à en douter, au vu des conditions météo de cette semaine. Aujourd’hui, pour une journée de 27 miles, j’ai eu droit à la grêle, à la neige et au vent du nord.
Ce matin je me suis extirpé difficilement de mon sac de couchage. La nuit à 1800m a été glaciale. Hormis la bouteille d’eau placée dans la tente, toutes les autres sont gelées. Le givre s’est déposé partout autour de moi. La tente a bien résisté aux rafales de vent.


Je quitte les lieux assez tôt car il reste encore des zones enneigées (et verglacées) à traverser. Le chemin passe en ligne de crête, et pourtant j’observe beaucoup de traces de pas allant vers le bas. Certains ont dû galérer. D’autant que le terrain est vraiment casse-gueule. J’avance avec un excès de précautions, car je suis seul sur cette sectiion à cette heure de la matinée.
Passée cette section difficile, le PCT va commencer à descendre légèrement en direction de la source de Little Jimmy. J’y fais une halte, lors d’un furtive éclaircie, pour remplir mes bouteilles. Il y a un autre hiker, Marc d’Alaska, ne comprenant rien au froid californien. Quand je lui dis que ça ne doit pas trop le changer du pays, il me répond que c’est même pire car il n’est pas équipé pour affronter la neige et le froid.

Beaucoup de hikers, dont moi, ont envoyé à Kennedy Meadows (mile 700), base de la Sierra Nevada, leur équipement de montagne. Sans penser qu’à cette époque de l’année, il y aurait autant de neige et de froid dans le San Jacinto ou le Baden-Powell. Ce n’est pas si grave, mais nous en sommes quittes pour de belles glissades et quelques frayeurs. En fait, ça pimente l’aventure.
La suite de la journée s’est résumée à marcher dans de beaux sentiers, plutôt en descente, sous la grêle légère et continue, puis sous la neige. Dans ce cas, je range les bâtons et sors l’arme imparable: le parapluie.


Vers 16 heures, le ciel fait une trève. Et les miles qui suivront se feront sur un sentier souple et sablonneux très agréable (on se retrouve dans Landes).

Je passe les 400 miles (photo) et, alors que j’étais seul toute la journée, je débarque au Camp Glenwood, où se sont rassemblés une dizaine de hikers.


Trop de monde pour moi, je continue mon chemin encore 6 miles pour trouver un emplacement dans un endroit très agréable et aménagé (tables, toilettes séches) près d’un ruisseau: le Sulphur springs camp. Quelques autres tentes y sont disséminées, parmi lesquelles celles de Mika (le français rencontré hier).


Je ressens la fatigue des 27 miles et, après un repas vite expédié, je me couche en rêvant à ma prochaine douche chaude, dans deux jours si tout se passe bien.

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